So parisienne, la quinzième cérémonie des lumières !

C’est dans les grands salons de l’Hôtel de Ville que, pour la quinzième édition, la presse étrangère en poste à Paris s’est réunie pour remettre des prix au cinéma français. Welcome de Philippe Lioret et Un Prophète de Jacques Audiard ont été les grands gagnants. Bref, une soirée de cinéma « so parisienne ». Retour sur ses cinq « temps forts ».


1/ La multiplication des buffets:

Cette année ce rendez-vous du cinéma organisé entre autres par UniFrance a fêté ses quinze ans. Presque l’âge adulte. Et la possibilité allouée par la mairie de profiter enfin des grands salons de l’Hôtel de Ville et ses célèbres dorures. Ainsi, les cocktails se sont multipliés et ceci n’ayant rien à voir avec un quelconque abus d’alcool. Il y avait en effet, avant la cérémonie, un premier buffet accessible aux VIP où l’on pouvait croiser pêle-mêle: Frédéric Beigbeder, PPDA, Dolorès Chaplin, Charles Berling, que du VIP, je vous dis! Les coupes étaient en or (ou presque). Esprit Paillettes était quasi comblée. Exception faite que Jude Law n’était pas venu la rejoindre comme prévu dans son scénario idéal, alors qu’il avait passé la journée à Paris, ce bougre de Dr Watson so hot!

Dans le second buffet, qui s’ouvrait après la cérémonie, les stars s’étaient enfuies (la star attitude parisienne type « Je dois filer, j’ai des trucs à faire à la maison = « J’ai une autre soirée, baby très très VIP») pour laisser place aux journalistes étrangers et aux journalistes parisiens affamés. On pouvait en déambulant avec une démarche féline et spirituelle, y croiser quelques producteurs heureux comme Christophe Rossignon et son cher Welcome, ou des réalisateurs moins snobs comme Régis Wargnier (en même temps, c’était aussi le président d’honneur de cette édition donc il avait plutôt intérêt à rester!).

2/ Une présentatrice « qui avait la patate ».

Depuis quinze ans, Estelle Martin se prête au jeu de l’organisatrice pétillante de la cérémonie, avec un sourire indélébile. Pourtant force est de constater que son job n’est pas toujours évident! D’abord, il s’agit de « lancer la soirée ». Et comme le public n’est pas vraiment discipliné et n’arrête pas de papoter avec son voisin, c’est pas gagné! Ensuite, il faut veiller au grain, éviter les couacs, les noms ou prénoms qu’on oublie (mais qu’on a sur le bout de la langue). Faire comme si tout était merveilleux alors qu’on vient de nous asséner un court métrage très plombant sur l’autopsie et la crémation d’un corps, intitulé « Danse macabre ».

3/ Le sacro-saint hommage aux disparus

Après Guillaume Depardieu l’année dernière, c’est au tour de Jocelyn Quivrin et d’Eric Rohmer de recevoir un hommage de la part de l’Académie des Lumières. Ironie du destin, le prochain film que Jocelyn Quivrin voulait tourner en tant que réalisateur et acteur, avait été conçu avec Eric Rohmer; Un jeune comédien passionné de cinéma et pétillant à l’image d’Acteur son premier court-métrage en tant que réalisateur diffusé ce soir-là. Un cinéaste de la Nouvelle Vague érudit et timide comme ce n’est pas permis avec les journalistes. Une cérémonie de cinéma comporte aussi ses bons moments de gros bourdon.

4/ Un suspense insoutenable ou presque

Pas si insoutenable que ça, le suspense en question: les récompensés sont dans la salle, rarement en compagnie des nominés qui n’ont pas vraiment envie de jouer le jeu. Pas très fair play, tout ça. Dommage de ne pas croiser François Cluzet, Audrey Tautou, Romain Duris ou Vincent Lindon. Il y en a pourtant qui ont de bonnes excuses comme le jeune comédien d’Un Prophète qui raffle la récompense suprême du meilleur acteur 2010. Il est actuellement à Los Angeles pour la promo du film d’Audiard et concourt dans la catégorie meilleur film étranger à la cérémonie des Golden Globes.

5/ La présence du Petit Journal « que l’on fuit toujours comme la peste« , avec ses questions embarrassantes et ses blagues de potaches drôlissimes (uniquement quand c’est pas nous qui sommes filmés). On attend de voir la blague avec le poster géant de Marion Cotillard. Réponse lundi soir sur Canal+.

Une cérémonie de cinéma so parisienne, c’est bien plus que ça encore: une star de cinéma plus humble que jamais (quel talent cette Isabelle Adjani, tout de même!), les retrouvailles avec les « collègues » journalistes, photographes, producteurs où l’on partage ce petit moment magique de l’accolade (« qu’est-ce que tu deviens ? On s’fait une bouffe bientôt, vieux ? « Waouh quel éblouissement, ce smok’, darling! »). Ce sont aussi des rencontres à gogo avec des gens un peu saoûls, des prises de rendez-vous très professionnelles, du vin blanc, du vin rouge, des minis petits fours et des minis-plats.

Une soirée de cinéma, en somme, ni plus ni moins!

MEILLEUR FILM

Welcome de Philippe Lioret

MEILLEUR RÉALISATEUR

Jacques Audiard, Un prophète

MEILLEUR SCÉNARIO

Mia Hansen-Love pour Le Père de mes enfants de Mia Hansen-Love

MEILLEURE ACTRICE

Isabelle Adjani pour La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld

MEILLEUR ACTEUR

Tahar Rahim pour Un prohète de Jacques Audiard

MEILLEUR ESPOIR FÉMININ

Pauline Etienne pour Qu’un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner

MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

Vincent Lacoste pour Les Beaux gosses de Riad Sattouf
Anthony Sonigo pour Les Beaux gosses de Riad Sattouf

MEILLEUR FILM FRANCOPHONE (hors de France) concourant aussi pour le PRIX DU PUBLIC MONDIAL TV5MONDE

J’ai tué ma mère de Xavier Dolan (Québec)

MEILLEUR FILM FRANCOPHONE (hors de France)

Où est la main de l’homme sans tête de Stéphane Malandrin, Guillaume Malandrin (Belgique, Pays-Bas, France)

Post A Comment