Critique Opéra: Maria Stuarda de Donizetti

Jeudi dernier, au Théâtre des Champs-Elysées, avait lieu la première de l’opéra de Donizetti, Maria Stuarda. Une soirée très attendue par les fanatiques d’opéra car il donne lieu à un très beau duel de « prime donne ». Pour les inexpérimentés comme moi, je l’avoue, c’était surtout l’occasion de découvrir une production de grande qualité dans ce mythique lieu de concert.

Je ne vous apprends rien, c’est écrit dans le programme, le drame lyrique en deux actes, Maria Stuarda, date de 1835, et a été composé par Gaetano Donizetti sur un livre de Giuseppe Bardari, d’après la tragédie éponyme de Friedrich von Schiller.

L’opéra s’ouvre et se ferme sur la prestation de ces deux reines d’Outre-Manche, la reine d’Angleterre Elisabeth Ière et la reine d’Ecosse, Marie Stuarda. La première claironne sa suprématie, son indépendance et son refus d’épouser le roi de France, pour garder sa liberté (mais surtout pour cultiver sa flamme pour Roberto, comte de Leicester). Il s’agit d’Elisabeth Ière, celle qui n’hésite pas à décapiter tout ce qui bouge et notamment les Catholiques de son époque… Elle est ici remarquablement interprétée par Carmen Giannatasio, qui pour l’occasion porte costume et perruque du XVIème siècle avec beaucoup de charisme. Un peu à l’image de son costume, c’est un personnage tant flamboyant qu’étriqué.

Lyrique et intemporel

Face à elle, il y a la reine d’Ecosse, Maria Stuarda, enfermée dans une prison londonienne, attendant sa mort prochaine. Egalement amoureuse de Roberto, Maria Stuarda lutte en elle-même pour accepter ce sort injuste. Son orgueil de reine, sa dignité, sont rudement mis à l’épreuve par sa rivale jurée, Elisabeth 1ère.

Le final est l’occasion d’apprécier le drame à son apogée avec la très belle prestation d’Aleksandra Kurzak (Maria Stuarda) qui démontre avec talent toute la palette de sentiments vécus par son personnage, de la révolte à l’acceptation, puis au pardon.

A l’époque de sa création, en Italie, la Malibran s’est réellement sur scène disputée avec la cantatrice rivale, n’hésitant pas à lui arracher les cheveux, lors de la fameuse scène du 1er acte où les deux reines se font face.

Ici bien entendu, tout est maitrisé et chaque prestation chaleureusement applaudie. Les costumes des deux reines ont été particulièrement soignés. Le reste du décor et des costumes tranche volontairement avec l’époque où se déroule l’intrigue. Une façon de rendre ce récit purement intemporel. Un grand moment d’opéra.

Maria Stuarda de Gaetano Donizetti
Opéra en italien, surtitré en français.
Dernières représentations les 23, 25 & 27 juin à 19h30
Plus de détails ici :
http://www.theatrechampselysees.fr/opera/opera-mis-en-scene/maria-stuarda
 
Crédits photo: Vincent Pontet.

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