Théâtre: Le charme d’une soirée au Poche-Montparnasse

Férus de théâtre, d’histoire et de littérature, ne manquez pas de pousser la porte du Poche- Montparnasse, au 75 boulevard du Montparnasse. Dans ce boulevard vrombissant de bars, cinémas et restaurants historiques, subsiste un délicieux refuge pour y apprécier les grands textes … et les grands comédiens !

Ce soir-là, j’avais rangé ma casquette de critique au vestiaire et je venais en simple accompagnatrice pour y entendre le texte de Roberto Athayde, Madame Marguerite brillamment incarné pendant plusieurs décennies par Annie Girardot. C’était le soir de la première et Philippe Tesson, le directeur du théâtre était là pour présenter son nouveau coup de cœur.

Mais au fait, qui est cette fameuse Madame Marguerite ? Au premier abord, c’est une institutrice de CM2 qui vient ici faire classe. Mais très vite, les cartes se brouillent et Madame Marguerite qui souhaite tant transmettre son savoir et de manière quasi vitale, a plus en plus de mal à respecter l’exercice. C’est une femme tour à tour engagée, despotique, en souffrance, malicieuse, dans la joie de transmettre, que le public a le sentiment souvent d’affronter.

Il y a une Bataille qui se livre ici sur le plateau et elle ne s’appelle pas uniquement Stéphanie. C’est un personnage de femme libre, engagée, qui passe par mille humeurs à la fois ; une comédienne qui doit constamment jouer la rupture dans la plus grande des sincérités. Une vraie performance pour mieux nous révéler l’urgence de l’éducation, l’urgence de la vie. Pour l’occasion, le texte a été retravaillé par l’auteur lui-même. Dans sa sublime folie, cette femme nous livre un précieux cadeau.

La Révolte, De Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Mise en scène : Charles Tordjman, Avec de gauche à droite: Olivier Cruveiller, Julie-Marie Parmentier, Scénographie : Vincent Tordjman, Création lumières : Christian Pinaud, Costumes : Cidalia Da Costa, Création musique : Vicnet, Maquillage et coiffure : Cécile Kretschmar, Collaboration artistique : Pauline Masson, Coproduction Théâtre de Poche-Montparnasse et Compagnie Fabbrica, En partenariat avec Les Inrockuptibles, A Nous Paris, Télérama et Paris Première, Texte édité dans la Collection des quatre-vents - L’avant-scène théâtre, Théâtre de Poche-Montparnasse (Paris), 14 mars 2018, © Alain Leroy / L'Œil du spectacle

La Révolte, De Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Mise en scène : Charles Tordjman, Avec de gauche à droite: Olivier Cruveiller, Julie-Marie Parmentier, Scénographie : Vincent Tordjman, Création lumières : Christian Pinaud, Costumes : Cidalia Da Costa, Création musique : Vicnet, Maquillage et coiffure : Cécile Kretschmar, Collaboration artistique : Pauline Masson, Coproduction Théâtre de Poche-Montparnasse et Compagnie Fabbrica, En partenariat avec Les Inrockuptibles, A Nous Paris, Télérama et Paris Première, Texte édité dans la Collection des quatre-vents – L’avant-scène théâtre, Théâtre de Poche-Montparnasse (Paris), 14 mars 2018, © Alain Leroy / L’Œil du spectacle.

A 21h, c’est encore une femme qui prend la parole et se révolte. Il s’agit d’Elisabeth (Julie-Marie Parmentier), la femme du riche banquier Félix (Olivier Cruveiller), dans le Paris des années 1870. Le texte La Révolte est signé d’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam. Elisabeth s’apprête à quitter son mari. Elle veut vivre enfin, loin de lui, ce mari constamment heureux qui ne l’entend pas.

Elisabeth est un personnage pur qui ne vit que pour partir, quitter ce monde du concret, symbolisé par ce mari qui ne cesse de s’enrichir matériellement. Son enrichissement à elle, est purement onirique. Même si comme son mari, pour mieux lui parler et se faire comprendre de lui, elle a calculé depuis le premier jour de son mariage, le coût de sa liberté.

Julie-Marie Parmentier joue avec toutes se tripes ce très beau personnage d’épouse dramatique en quête d’absolu. Olivier Cruveiller, en face, est bouleversant aussi dans le rôle de cet homme, ce mari qui brusquement se fissure. Charles Tordjman fait entendre ce très beau texte dans un décor épuré et des costumes d’époques très beaux. Une Révolte à ne pas manquer.

Théâtre  de Poche-Montparnasse

Madame Marguerite, du 29 mars au 20 mai, du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 17h30.

La Révolte, depuis le 17 mars, du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h.

Programmation détaillée: www.theatredepoche-montparnasse.com

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