Cabourg la Joueuse, ma première « vraie » journée de festival

En cette première véritable journée de festival, je me promets une chose: il ne faudra pas céder au chant des sirènes de la fête et des paillettes ce soir et rentrer sagement me coucher en prévision de la soirée du lendemain, déjà annoncée comme le clou du festival avec son célèbre karaoké, orchestré par ce bon vieux Gonzague Saint-Bris…

Évidemment entre la théorie et la pratique… A la séance de dix heures, j’apprécie Les Grandes Personnes un premier film avec Jean-Pierre Darroussin et une jeune et talentueuse comédienne, Anaïs Demoustier. Ce film, sorti en 2008, fait partie de la programmation « Ciné Swann » qui permet au public de Cabourg de revoir sur la plage le soir, les films romantiques de l’année comme Chéri de Stephen Frears ou Coco avant Chanel d’Anne Fontaine.


Les Grandes Personnes raconte les vacances d’été passées entre un père et une fille dans le mystérieux pays des Vikings. Mais le planning concocté par cet étonnant papa poule de Darroussin va être légèrement contrecarré. L’occasion pour sa fille de découvrir son premier émoi amoureux et pour le père de se laisser enfin un peu aller…

11h45 précises dans le hall d’entrée du Grand Hôtel. Zinedine Soualem est déjà prêt pour les interviews et de même qu’Hélène de Fougerolles qui partage avec ce dernier l’affiche de la comédie de Jean-François Davy, Tricheuse. On y traite du mariage mixte avec fantaisie, mais aussi beaucoup trop de rebondissements et un certain manque de rythme. Ainsi, l’on débute avec légèreté pour raconter la vie d’une trentenaire parisienne bobo empêtrée dans le mensonge, pour bifurquer sur une comédie sociale sur fond de faux-papiers, pour finalement poser la question du mariage mixte, du deuil, de la maternité et de l’adolescence en banlieue… Ouf!

Après la pause déjeuner, je découvre l’un des films en compétition, il s’agit de Three Wise Men de Mika Kaurismaki. A Helsinki, la veille de noël, trois amis qui ne se sont pas vus de longue date se retrouvent par hasard et décident de passer la soirée ensemble. L’un des interprètes du film, Timo Torikka me livre les secrets de « la méthode » de ce tournage. « Elle ressemble un peu à celle de Cassavetes, dans le sens où chacun des interprètes a préparé en profondeur son propre parcours, sans connaître celui des autres personnages du film. L’improvisation et le fait que nous nous connaissions chacun depuis des années a fait le reste! »

L’atmosphère sombre et oppressante du film me pousse à faire un break sur la plage où le soleil a enfin daigné se pointer. Ce qui est loin de déplaire à mon escadron de photographes, déjà en position pour shooter les membres du jury et les guests de la journée.

Je retourne dans les salles obscures pour découvrir le nouveau film de Sandrine Bonnaire, Joueuse de Caroline Bottaro. Après Three Wise men, c’est le grand écart! Avec délice, on découvre la beauté des décors corses et la passion bouillonnante pour les échecs d’Hélène (Sandrine Bonnaire). Et sur la route de cette femme de ménage addict à la rigoureuse logique, le mystérieux docteur Köger, interprété par… Kevin Kline!

Prémonitoire ce titre de Joueuse. Car Cabourg se fait élégante pour un buffet pantagruélique et une soirée dansante dans la salle du… Casino! Sandrine Bonnaire, présidente d’honneur du festival, se trémousse avec nous sur la piste de danse, pendant que les DJ du Baron s’emparent des platines. On avait dit qu’on se coucherait tôt ce soir…

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