Max: Un « feel good movie » intense et pailleté

Touchant, affectueux, enfantin (dans le bon sens du terme), artisanal, drôle, tendre, triste parfois dur, poétique, social et conte de fées à la fois ; les qualificatifs sont nombreux pour tenter de retranscrire l’atmosphère joyeusement hétéroclite de ce film. On le découvre un soir glacial de janvier, et tout de suite le charme de ce conte de Noël opère, incarné il faut le dire par un casting unique (Joey Starr, Mathilde Seigner, Jean-Pierre Marielle et la géniale Shana Castera).

Max raconte l’histoire d’une gamine, la fameuse Max(ine), 6 ans, pestouille et craquante à souhait, qui rencontrant par hasard un soir de décembre une prostituée (Mathilde Seigner), décide de l’offrir provisoirement en cadeau à son père Toni (Joey Starr), voyou au grand cœur et veuf depuis des siècles, plutôt maladroit autant que méritant.

Dans les rôles secondaires, il y a l’inénarrable Jean-Pierre Marielle qui vend du poulet en banlieue comme on dealerait de l’herbe, François Berléand en commissaire de police furibard, Sylvie Testud en collègue prostituée pétillante, etc.

La réussite de cette comédie familiale tient dans le fait justement qu’elle s’adresse à plusieurs générations confondues (enfants, parents, grand-parents) et parle de plein de sujets sociaux sans vulgarité (veuvage, prostitution, banditisme) ni pathos. Elle construit un univers à la fois très socialement ancré mais en même temps très pailleté, artiste, proche du conte de fées.

Une tendre comédie « avec deux bouts de guirlande »

On songe notamment à une scène où la petite Maxine joue avec Jean-Pierre Marielle, dans un fauteuil roulant, à recevoir en faisant des tours sur elle-même des milliers d’étoiles dorées, probablement dérobées par les voyous au grand cœur que sont Marielle et Starr. Le rêve, les personnages de ce film veulent y croire et n’hésite pas à le créer de leurs propres mains (cf. la scène finale), avec deux bouts de guirlande et une foi énorme. Et forcément cela touche.

Ce qui frappe aussi dans ce récit, c’est l’importance de cette maison, chaleureuse mais faite de bric et de broc et qui abrite les personnages : sa décoration très bohème n’exclut pas une forme d’organisation, ou plutôt de réorganisation familiale. Car pour une comédie familiale très « feel good movie », Max ose aborder aussi la thématique du deuil au sein-même de la famille, de cette absence constante de la mère qui est en soit un personnage à part entière.

Mais le film évite de sombrer dans le mélo parce qu’il met justement en scène des personnages en constant combat contre cette émotion liée à l’absence. La jeune Max répète sans cesse à sa nouvelle amie Rose que sa « mère est montée au ciel » ; l’émotion contenue de Starr est représentée finement par petites touches ; les répliques et chansons complètement décalées de Marielle viennent rappeler aussi de façon humoristique que ce curieux clan reconstitué, au contact de la prostituée devenue nounou (Mathilde Seigner très touchante) veut croire au bonheur retrouvé, coûte que coûte.

Max de Stéphanie Murat, avec Mathilde Seigner, Joey Starr, Shana Castera, Jean-Pierre Marielle, François Berléand, Sylvie Testud, Zinédine Soualem.

En salles le 23 janvier 2013.

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