Pour notre plus grand plaisir, en ce moment au Théâtre Montparnasse, Valérie Lemercier et ses petits camarades expérimentent chacun, tour à tour, un burning out particulièrement jouissif tandis qu’au dehors de ce café parisien, le temps est plus que maussade…

Il y aura toujours des fâcheux pour dire que l’intrigue de cette comédie est très light (trois femmes qui ne se connaissent pas ou presque se réfugient dans un café parisien, sous l’œil plus que critique d’un serveur en pleine crise de misogynie aiguë). Mais le fait est que l’on s’y amuse drôlement et que ce rire qui fuse à tout bout de champ rend l’expérience quasi thérapeutique.

Valérie Lemercier campe une bobo quadra très enjouée, mais dont l’image d’épouse-mère-business woman idéale va progressivement voler en éclats. Le personnage de Pascale Arbillot connaît une évolution psychologique inverse : grande dépressive qui prend du Lexomil comme on consommerait des Tic Tac, esseulée socialement et personnellement, elle se retrouve peu à peu ragaillardie par cette interminable discussion de nanas, fort arrosée, au grand désespoir du serveur plus que ronchon, incarné avec aplomb par Patrick Catalifo. Mélanie Bernier, enfin, la petite jeunette de la troupe, propriétaire d’un magasin de lingerie fine, celle qui se révélait la plus assurée, la plus sexy et la plus pragmatique des trois va expérimenter aussi son petit électro-choc émotionnel…

Ce burning out si thérapeutique !

La pièce est menée tambour battant et on ne voit pas cette heure et demie passer. A aucun moment. La composition de Valérie Lemercier est particulièrement physique. Et en matière de rire, elle semble savoir faire feu de tout bois. A travers ses imitations inénarrables, répliques à l’emporte-pièce, et autres danses de Saint-Guy, l’actrice prouve qu’elle est drôle aussi au sein d’une troupe.

Mention spéciale à Pascale Arbillot qui rend son personnage de dépressive un peu lunaire particulièrement réjouissant. Quant à Patrick Catalifo, il joue aussi un personnage haut en couleurs, dont la colère qui l’anime tout au long de la pièce est un moteur comique supplémentaire particulièrement efficace.

Salle comble quasiment tous les soirs depuis ce début d’année, Un temps de chien est à ne surtout pas manquer en ce moment où le beau temps pourtant de retour ne parvient pas à chasser notre morosité ambiante…