Critique théâtre : une comédie romantique – Love is all around me…

Humour, élégance et émotion. Tels sont les ingrédients de cette délicieuse « comédie romantique » qui, à l’instar de l’écriture anglo-saxonne typée Quatre Mariages et un enterrement ou Coup de foudre à Notting Hill, nous fait passer un moment tendre et léger. Avec sur la scène du Théâtre Montparnasse, Stéphane Freiss et Elodie Navarre, un « vrai couple de cinéma »!


Dommage que les popcorns ne soient pas de rigueur dans la belle salle du Montparnasse, car depuis fin janvier se joue une comédie très cinématographique où le titre est des plus explicite.

Les références bien sûr, ce sont les films de Hugh Grant et Julia Roberts. L’auteur, Gérald Sibleyras, qui avait déjà témoigné de beaucoup d’aisance dans ce genre, dans la comédie très plébiscitée « Un petit jeu sans conséquences », remet ici le couvert en privilégiant la romance dans ce qu’elle a de léger, de sexy mais également de plus douloureux. Le rôle principal masculin semble avoir été taillé sur-mesure: Stéphane Freiss, charmeur impénitent, cabotine et ironise à la fois en nous délectant des dialogues décalés de son personnage.

Mais si la pièce démarre de manière très enjouée, elle va peu à peu introduire des thématiques plus graves occasionnées par la rencontre amoureuse: la fanfaronnade, le mensonge, l’infidélité, la solitude, la jalousie, etc.

UNE RENCONTRE AMOUREUSE SO BRITISH

Pour mettre en scène ce subtil libertinage, Christophe Lidon, champion des pièces à succès (Le Diable rouge, La Serva amorosa) choisit plusieurs matériaux pour ses décors. Il sait ainsi jouer par le truchement de la vidéo avec le physique cinégénique de ses comédiens, mais aussi avec l’esthétique colorée et pétillante de ce genre, en utilisant des blocs picturaux animés, facilement déplaçables.

L’intrigue amoureuse nécessitant une multitude de lieux (hall de gare, appartement, chambres d’hôtel, salon d’exposition, terrasse d’un café, etc), réclame également une armada de machinistes et accessoiristes, se déployant dans le noir, entre les scènes. Cela casse un peu le rythme, surtout en début de pièce, où le recours au changement de décors est incessant. Mais en même temps, cela traduit bien la tempête de sentiments contradictoires qui habite nos deux héros, venant de se rencontrer.

A mesure que le quiproquo s’accentue (chacun des personnages se prétend marié), la mise en scène de Christophe Lidon explore un peu plus cet étrange ballet des corps amoureux, tantôt harmonieux (l’attirance physique des personnages est ainsi traduite dans une élégante gestuelle), tantôt brisé (surgissent alors le mensonge, la déconfiture, la terreur de la solitude).
Autour du couple principal, il ne faut pas oublier les excellents seconds couteaux (Françoise Lépine, Stéphane de Groodt et Didier Brice) qui viennent aussi chatouiller notre rire au moment où le ton amoureux se fait plus grave.

On sort de cette pièce, heureux, légers. Un bon divertissement, au charme certain ! Au passage, une excellente idée cadeau pour la Saint-Valentin. Avis aux amateurs…

Une comédie romantique

Auteur : Gérald Sibleyras
Mise en scène : Christophe Lidon
Distribution : Stéphane Freiss, Elodie Navarre, Didier Brice, Françoise Lepine, Stéphane de Groodt
Du mardi au vendredi à 20h30, le samedi à 18h et 20h30, le dimanche à 15h30. Théâtre Montparnasse

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