Petit bilan ciné de mon récent refuge caniculaire

Rien de mieux qu’une salle de cinéma climatisée pour faire fi des 40°C extérieurs du moment! Après quelques semaines de vacances bien méritées (d’où l’absence d’articles ces derniers temps sur le blog), voici que je tentais de rattraper mes retards de passionnée de cinéma.

 

Armée de mon esquimau favori et de mon inséparable bouteille d’eau, je décidai d’étudier de près le charme du fameux Michael Fassbender dans la nouvelle adaptation de Jane Eyre. Le résultat fut bien au-delà de mes espérances. A cet univers visuel très élégant et très léché, s’ajoutait un véritable souci du détail et notamment de la création de costumes. Mais oublier la conception des décors, ce labyrinthique château anglais à l’image de l’âme tourmentée du personnage incarné par Michael Fassbender, eût été assassin de ma part.

L’aura de Fassbender (l’acteur) est indéniable: rugueux comme son personnage, sa sensibilité pourtant transparaît peu à peu. Il est à l’image de Jane Eyre, peu à peu transpercé par la lumière. Le film démarre comme un roman de Dickens et suit en cela assez bien l’atmosphère du roman d’origine. Il insiste sur ce mélange intrinsèque du romantisme et du fantastique qui fait aussi le sel des romans anglais du XIXème siècle. Et jamais pourtant le film ne tombera dans le ridicule.

L’interprète de Jane Eyre est également remarquable, parfaite de retenue, avec ce visage opalescent, écran idéal pour transmettre l’effroi ou l’émotion amoureuse naissante.

Plus sombre encore mais tout aussi captivant, le nouveau Batman ne m’a pas du tout déçue comme prévu. La communauté des blogueurs cinéphiles avait décidé catégoriquement sur Twitter de mettre au ban du cinéma mondial, le talent (jusqu’à présent incontesté) de Christopher Nolan, son réalisateur dans ce dernier épisode de l’homme chauve-souris.

Il faut ici rendre à César ce qui appartient à César. Si le film est un poil trop long, l’ensemble est diablement réussi. Pour son troisième Batman, Nolan a une fois de plus privilégié la dimension très réaliste de cet univers, s’amusant toutefois avec certains accessoires (les jouets de Batman pour lutter contre le mal, de vrais joujous pour le réalisateur britannique toujours en mal de sensations fortes).

Le montage, la musique, le son et les prises de vues aériennes nocturnes et new-yorkaises font toujours sensation chez Nolan. Il faut ajouter à cela l’interprétation nickel et très physique de Christian Bale. Quant à Marion Cotillard, OK ce n’est pas sa meilleure prestation. Mais est-ce vraiment l’occasion pour la lapider outre mesure ?

Un petit film français, entre drame et comédie a toutefois également retenu mon attention en ce mois d’août caniculaire. Cornouaille, d’Anne Le Ny, m’a offert une belle bouffée d’air frais, au goût d’iode et de cidre breton. Vanessa Paradis y incarne une jeune trentenaire, venue en Bretagne pour vider la maison de sa tante récemment décédée et qu’elle a mal connu.

Dans cette région propice aux légendes en tous genres et où la mort et ses fantômes tiennent une importance prépondérante, Anne Le Ny a su tisser un univers dramatique à la fois tourmenté et émouvant, triste et drôle à la fois, touchant en somme, comme le jeu toujours juste de Vanessa Paradis. Emprisonnée dans ce passé qui bloque son présent, l’héroïne semble irrémédiablement faire du sur-place. Mais c’est en osant affronter de face sa solitude, que ce personnage va enfin pouvoir s’épanouir.

Il y a aussi de bonnes idées de scénariste comme le personnage de Samuel Le Bihan dont on ne sait jamais s’il est vraiment réel ou non.

En bref, de bons moments de cinéma à savourer avant la vraie Rentrée du Cinéma qui aura lieu mercredi prochain dans nos chères salles obscures… et climatisées !

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