Le junket du Dernier Vol : ambiance, ambiance…

Non, le junket n’est pas le nom du dernier plat à la mode dans le milieu artistique parisien mais bien une étrange coutume empruntée aux USA pour réunir un maximum de journalistes de cinéma en un minimum de temps autour d’acteurs stars. Aujourd’hui à Paris, le gratin de la presse française côtoyait celui de la presse étrangère pour interviewer le couple-vedette du cinéma français, j’ai nommé à ma droite, Marion Cotillard et à ma gauche Guillaume Canet. Applaudissements, s’il vous plaît!


Ce qui est amusant avec ce genre d’événement journalistique parisien, c’est d’observer le comportement de ses congénères face à ce mini-événement médiatique: l’enthousiasme qui peine à se contenir parmi les plus jeunes et les plus âgés jouant aux faux blasés de la vie: « Ah oui, vraiment, en vingt ans de carrière, les interviews ne sont plus ce qu’ils étaient, ma petite dame! »

Ici ma présence était « tolérée » dans le sacrosaint Graal du cinéma français, situé ce jour-là au troisième étage du Fouquet’s Barrière grâce à la complicité de Karim Dridi, le réalisateur de ce magnifique Dernier Vol (sortie en salles le 16 décembre prochain)

Mais que se passe-t-il vraiment dans un junket comme celui-ci, me demanderez-vous ? Je serai tentée de vous dire que c’est nettement moins drôle que dans Coup de foudre à Notting Hill où Hugh Grant s’improvisait journaliste de films avec beaucoup de maladresse. Et que ce type de journalisme requiert une grande patience et une humilité sans nom. « Cinquante minutes de retard, cela ne vous dérange pas ?-Non, non! (Vous écriez-vous avec votre plus beau sourire).- Encore un peu de patience, reprenez un peu de jus d’orange!-Bonne idée ! » Bravo, votre sens de l’adaptation en milieu de stars de cinéma (au passage, qui ne veulent pas vous rencontrer!) est très au point!

Donc pendant cette heure et demie d’attente, vous conversez avec des collègues belges qui pestent sur le retard habituel de ces goujats de Français; vous jetez des petits sourires en coin auprès des personnes qui comme vous aujourd’hui déambulent dans les couloirs et doivent prendre leur mal en patience (journalistes, assistants, techniciens). Une solidarité muette se crée. C’est beau! Vous verseriez presque votre larme quand surgit Guillaume Canet, tout sourire.

Une petite bise et hop, Guillaume est déjà reparti. Insaisissable Guillaume! Le « Lapin blanc » du cinéma français, toujours pressé, ayant troqué sa grosse montre- gousset pour son scooter, et refusant aujourd’hui les entretiens avec la presse Internet. Dommage, dommage!

Dommage également de ne pas parler avec Marion Cotillard, qui en donnant son accord pour faire ce film l’a rendu par un coup de baguette (d’Oscar) magique: réa-li-sa-ble ! Son engagement, son travail en amont du personnage et son écoute sur le tournage sont retransmis sur l’écran muet de la salle d’attente du dentiste, pardon, je veux-dire, la salle d’attente du junket.

« Laetitia, Karim vous attend! C’est à vous! » Me voici donc, après une heure et trente minutes héroïques d’attente et de réflexions pseudo philosophiques, franchissant la porte qui me sépare du réalisateur de ce film. Au fond, c’était la seule et vraie rencontrer à effectuer: celle de l’initiateur, celui qui a porté ce film en lui pendant cinq ans, et qui a permis de réunir des musiciens de culture différentes tels que Le Trio Joubran et Chkrr, en plus de ramener des images magnifiques du désert. Bref, celui, sans qui je ne serai pas là aujourd’hui pour vous parler de cet univers complètement irréel.. du « junket » à la française !

Le CD du film vient de paraître

Très prochainement paraîtra mon entretien exclusif avec le réalisateur.

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