Critique Théâtre: Mon beau-père est une princesse

Au théâtre du Palais-Royal, depuis début septembre, on rit à gorge déployée face au nouveau spectacle de Didier Bénureau qui offre à Michel Aumont et à lui-même l’occasion de camper un duo amoureux inédit : le beau-père et son gendre !

Bien savoureuse est l’écriture comique de cette pièce qui met à mal deux générations de bobos, réunies le temps d’un week-end dans le Cantal. Pour Aude, la jeune femme, passionnée de psychologie et de bons sentiments à outrance, mariée à un fonctionnaire a priori guère original, cette réunion de famille s’annonce particulièrement réjouissante.

Pour Michel (Michel Aumont), le père d’Aude, de même que pour Micheline son épouse (campée ici par la pétillante Claire Nadeau), pour qui la récente mise à la retraite de ce dernier a tendance à les déprimer, autant l’un que l’autre, ce week-end s’annonce particulièrement assommant.

C’était évidemment sans compter la déclaration amoureuse passionnée et surprenante de Rémi (Didier Bénureau), le gendre de Michel à l’égard de ce dernier, sexagénaire bourru persuadé de son hétérosexualité de naissance.

Les cimes enneigées de la comédie

La comédie de Didier Bénureau fonctionne parce qu’elle met en scène des personnages comiques archétypes de notre société actuelle et dont il s’amuse progressivement à saborder notre perception : le beau-père de droite, ex-chef d’entreprise et old school, la belle-mère fofolle, la fille psychologisante et le gendre faussement normal et mari aimant.

Le décor n’a finalement pas besoin de changer tant l’action se situe dans l’avalanche de déclarations et réactions fracassantes.

Le rire ici va crescendo, terriblement communicatif et salvateur, alimenté « gaiment » par le jeu de Michel Aumont, qui à travers son personnage, passe par toutes les émotions possibles. A mesure que son personnage quitte ses derniers oripeaux sociologiques, Michel Aumont peut alors déployer toute sa drôlerie, sa fantaisie et un certain charme, il faut en convenir.

Le dernier acte a complètement largué les amarres de toute forme de réalisme. De surprenant, le comique s’est transformé en complètement farfelu mais la force du jeu des comédiens ici est qu’ils pourraient vraiment nous emmener n’importe où tant la complexité comique de leurs personnages respectifs est savamment équilibrée.

On ressort ravi d’avoir passé un tel moment de rires et de partage ici concrétisé par de nombreux rappels.

Mon beau-père est une princesse de Didier Bénureau
 
Avec Michel Aumont, Didier Bénureau, Claire Nadeau, Gaëlle Lebert
 
Théâtre du Palais-Royal
 
Du mardi au samedi à 21h, matinée le samedi à 17h et le dimanche à 15h30
www.theatrepalaisroyal.com
Res: 01 42 97 40 00

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