Festival de Deauville 2010 : entre crise et baby stars (1)

Imaginez les célèbres planches deauvillaises totalement désertées, le hall du légendaire Normandy sans aucune star jetlaguée pour faire son débarquement, le restaurant Miocque accessible à monsieur Tout le monde, les soirées sans le bling bling…

2O10 à Deauville, c’était la crise ! Et les stars et les sponsors qui lui ont préféré Venise, ne pourront me contredire…

Cette année à Deauville, il fallait impérativement n’afficher qu’une quinzaine d’années maxi au compteur pour se sentir parfaitement comblé. Car la majorité des acteurs invités par le festival, arborait, derrière des sourires conquérants, des noms tels que Chace Crawford ou Zac Efron, parfaitement inconnus pour les post-adolescents dont je fais partie.

DEAUVILLE ET SES BABY STARS

Ainsi pour lancer le festival, on a eu droit à l’arrivée d’une star de la série Gossip Girl, Chace Crawford que les ados en fleurs et les femmes cougars étaient déjà prêtes à dévorer. Personnellement, je l’ai croisé dans le hall du Normandy et j’ai été frappée par son extrême jeunesse, mais déjà une immense limousine l’attendait pour la grande célébration du tapis rouge made in Deauville.

Dans Twelve, film fignolé pour les ados made in 2010 (et étonamment produit par Gaumont!), il est très chic de se droguer à 13 ans et de faire des cures de désintox à 15, de fôlatrer avec les nanas à 12 ans, et accessoirement d’aller à l’école. Un peu comme dans Gossip Girl mais la romance en moins. Il faut convaincre les ados, à grand renfort de voix off, qu’eux aussi sont très virils (ou très féminines) et très puissants (merci Papa, merci Maman) et connaissent de vrais problèmes existentiels (mais F…, où sont passés mes fraises Tagada?). Donnant aussi un sacré coup de vieux au film LOL, culte pour les teenagers des années 2000, qui s’apparente ici à un récit de Martine va au Lycée…

Mais pour en revenir à nos grands séducteurs (les vrais!), disons surtout qu’ils s’étaient donnés rendez-vous… à Venise (Vincent Cassel, Kim Rossi Stuart, Clive Owen…) ; tandis qu’à Deauville, on écopait des bébés stars (Chace, Zac, Brady) dont il fallait vérifier les couches et le biberon en permanence. Ceci dit, beaucoup d’âmes de baby-sitters ont très bénévolement proposé leurs services…

CRISE ET GRINCEMENTS DE DENTS

Côté films, le spectre de la crise faisait également rage: la sinistrose était contagieuse et entre les mains coupées, les écureuils rôtis (The Winter’s bone), les licenciements à la chaîne (The Company men), le deuil de la fille par les parents (Welcome to the Rileys)… Cela ne rigolait plus DU TOUT. Une belle crise identitaire sur grand écran. Miam!

Le plus drôle dans ce festival n’a pas été l’arrivée surprise de Gad El Maleh en vélo sur le tapis rouge ou la présentations des créatures de son nouveau film, mais bien la rencontre des scénaristes français avec les scénaristes américains de séries télé. Les premiers pleuraient leur nullité face aux seconds, un peu gênés.

Quand les Amerloques racontaient leur façon de faire (écrire pendant le tournage), les petits Frenchies avaient envie de prendre Dieu à témoin: pour eux, c’était tout le contraire: il fallait écrire toute la saison avant de penser au tournage. Une simple aberration pour le scénariste de Dexter qui remarquait qu’étant venu il y a six mois déjà en France, la situation n’avait guère évolué:

«- Come on, guys!

– Toutes nos confuses, m’sieur Dexter! »

Crédits Photos: Mireille Ampilhac.

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