Ben et la dure casquette de chroniqueur radio (2)

Suite et fin de notre entretien avec l’humoriste, comédien et chroniqueur- radio Ben. Après la découverte des coulisses de l’écriture de son spectacle, nous avons voulu aussi en apprendre plus sur ce curieux métier de chroniqueur radio qu’il expérimente chez France Inter pour les émissions Le Fou du Roi et La Matinale.

Le fait d’écrire des chroniques vous permet de développer chaque semaine votre écriture, comment choisissez-vous vos sujets ?

Il y a vraiment deux types de chroniques pour moi: celles pour Le Fou du Roi et celles pour La Matinale: pour Le Fou du Roi, je vais là où je sais faire, ça ne m’inquiète pas, ça ne m’angoisse pas. Je peux me lever le matin et l’écrire tranquillement avant d’y aller. Je suis dans un exercice où c’est du divertissement, il y a un public, je me retrouve un peu dans le même cas de figure que quand je suis sur scène. Je me sens à l’aise avec l’exercice.

Pour La Matinale, je vais dans un studio où il n’y a pas de public, je ne sais pas ce qu’on attend précisément de moi, ce qui est ressenti. Je ne sais pas si je ferai mieux de parler d’une chose ou d’une autre. Si je dois m’interroger sur ce que moi, j’ai vraiment envie de parler. Parfois, je ne vais pas parler d’actualités, donc je risque de perdre les gens qui sont là pour écouter de l’actualité. Ça risque de paraître un peu hors-sujet. Donc vraiment pour moi, La matinale, c’est un terrain nouveau où je cherche, où j’ai recours à de l’aide en écriture (je travaille avec un copain parce que tout seul j’aurai énormément de mal à le faire).

« A la radio, il faut tout de suite aller à l’essentiel »

Est-ce que vous connaissez une sorte de censure dans l’écriture de vos chroniques ?

A la radio, non. Aucune. Personne n’a jamais lu mon texte sur France Inter. Ni au Fou du Roi ni à La matinale. Ce qui n’est pas forcément bien d’ailleurs, je pense. Parce qu’il me semble qu’il devrait y avoir un rédacteur en chef, ne serait-ce que pour donner une direction à la rédaction, à mon avis.

Par rapport à l’écriture d’un sketch, quelles sont les exigences de l’écriture d’une chronique ?

Sur scène, je peux me permettre plus de choses parce que les gens ont une démarche volontaire: ils paient pour venir me voir. Donc je peux me permettre plus de choses. Dans la chronique, c’est à moi de m’imposer: travailler sur du verbe, des mots, des sons (même le silence doit être un son). Il faut vraiment essayer de plus soigner la phrase, le verbe. Ne pas dire un mot à la place d’un autre parce qu’on a que cet outil-là pour toucher les gens. A la radio, il faut surtout aller à l’essentiel. C’est très dur, vraiment.

Quels sont les projets alors après le spectacle qui se termine fin avril ?

J’arrête de jouer le 30 avril et je continue avec la radio jusqu’à fin juin. Je vais essayer quand même de prendre quinze jours de résidence dans un théâtre pour m’isoler, pour réécrire de nouvelles choses au mois de juin. A priori au mois de juillet, je devrai aller à Montréal pour le festival Juste pour Rire et tourner quelques jours dans une série canadienne.

A la rentrée, je ne sais pas. Il faut que je parle avec les gens de France Inter. Je pense que je continuerai le Fou du Roi, sauf si Stéphane Bern arrête. Pour La Matinale, je ne sais pas encore ce qu’ils vont me dire…

Bref, je ne sais pas encore ce qui va se passer… Une rentrée pleine de « peut-être »…

Pouvez-vous nous parler du film que vous tournez en ce moment avec Giannoli ?

Ça s’appelle Talk show et ça parle des médias, de la télé et surtout de l’hypercélébrité et du commerce qu’on fait de ça. Je joue l’animateur du talk show avec Kad Mérad et Cécile de France parmi les acteurs principaux. Je pense que ça va faire partie des films impressionnants que Giannoli peut faire. Et je suis surtout super content de tourner avec lui.