Critique théâtre : L’Amour, la mort, les fringues

Depuis janvier dernier, une pléiade de talentueuses comédiennes s’est succédée pour interpréter cette galerie de personnages féminins aussi drôles qu’émouvants. Pour clore la saison, c’est Marie-Anne Chazel, Clotilde Courau, Annie Grégorio, Elizabeth Vittali et Alexie Ribes qui vont nous conquérir. Une belle adaptation de la pièce de Nora et Delia Ephron, par l’épatante Danièle Thompson.

Pas étonnant que Danièle Thompson, géniale scénariste de Rabbi Jacob, La Boum ou de L’Etudiante, mais surtout réalisatrice des comédies romantiques aussi élégantes qu’efficaces ( Fauteuil d’Orchestre, Le Code a changé), se soit attaqué à la pièce de Nora et Delia Ephron, elles-mêmes adaptatrices du texte de la romancière Ilene Beckerman.

Car il y a tout dans cette pièce étonnante! Une vraie bible pour qui souhaiterait comprendre le sexe faible. Autour de nos chères vieilles fringues, tout est décortiqué: les rapports filles-mères, mères-filles, soeurs-soeurs, épouses-maris, maîtresses-amants, des situations tellement cocasses que les comédiennes ne peuvent s’empêcher de participer à notre fou-rire. Une réflexion sur toutes ces générations de femmes et l’évolution surprenante de leur éducation.

L’émotion prégnante, les yeux pétillants…

Marie-Anne Chazel nous transmet une belle émotion, tandis que les beaux yeux de Clotilde Courau brillent de ce plaisir de jouer qui l’a poussé déjà depuis bien longtemps à quitter son beau palais et sa vie de conte de fées pour jouer sur les planches ou au cinéma (inoubliable dans le récent Tous les soleils de Philippe Claudel!).

La voix ensoleillée et volontiers ironique d’Annie Grégorio nous enchante, celle d’Elizabeth Vittali nous surprend par la force de la palette de cette comédienne qui ose tout. Alexie Ribes, enfin, géniale benjamine de la troupe n’est pas en reste.

Décidément cette pièce est à voir en groupe: entre amies, cousines, tantes, grand-mères ou tout simplement avec sa chère maman. Débat garanti à la sortie !

Actuellement au Théâtre Marigny, jusqu’au 25 juin 2011.