Le Repas des Fauves, plus rugissant que jamais !
Véritable triomphe aux 700 représentations et trois Molières en 2011, Le Repas des Fauves s’invite, cette fois-ci, sur les planches du Théâtre Hébertot. Cette nouvelle version adaptée du roman éponyme de Vahé Katcha, signée Julien Sibre, vient interpeller directement le spectateur. Que ferait-il lui aussi, à la place de ces 7 convives, brusquement contraints de sauver leur peau, aux dépens de leurs propres amis ?
Dans un appartement parisien du XVIème arrondissement, un couple s’apprête à recevoir ses amis, pour célébrer l’anniversaire de Madame. On est en 1942. Il y a des Allemands partout et c’est la guerre mais les convives qui rejoignent Victor et Sophie, semblent s’être fort bien accommodés de la situation. C’est vrai que le chocolat coûte plutôt cher et que les bas de ces dames se font de plus en plus introuvables… Mais globalement, tout le monde ici y trouve quand même son compte.
Un attentat et de bien sévères représailles vont soudain tout faire voler en éclats. Grâce à la magnanimité du Commandant Kaubach, ils ont deux heures pour désigner deux d’entre eux comme otages, au sort annoncé plus qu’incertain.
Dans ce huis-clos, tour à tour glaçant, drôle, cynique et émouvant, c’est bien une pièce de troupe qui nous est donnée ici d’apprécier, avec toute la richesse psychologique et les rebondissements qui en découlent dans son intrigue.
A sa tête, il y a André (le Magnifique, serions-nous tentés d’ajouter). Il est bien sympathique ce personnage, bien chaleureux, bien habillé, bien riche. Il sait parler, il sait commander, il sait négocier. Thierry Frémont l’incarne en toute subtilité, jouant de son apparente jovialité, en même temps que de sa monstruosité et de ses failles. En bref, de toute son humanité en constante ébullition.
Autour de lui gravite une galerie de personnages particulièrement savoureuse : Victor, le libraire petit-bourgeois bien-pensant, sa tendre épouse Sophie, leur ami Pierre, l’aveugle vétéran de la Grande Guerre, la bien gentille veuve Françoise, Jean-Paul, le petit médecin peureux et pas toujours efficace, Vincent l’universitaire précieux à l’encombrant sens de la répartie.
Les dialogues ciselés et la mise en scène précise de Julien Sibre, dans des décors et costumes parfaitement adéquats et recherchés, offrent aux comédiens tour à tour, l’occasion de briller dans une permanente synergie.
Le Repas des Fauves, dans cette nouvelle version, est sans conteste, l’un des grands rendez-vous de théâtre de cette rentrée. A savourer d’urgence.
Le Repas des Fauves Adaptation et mise en scène de Julien Sibre, d'après l'œuvre de Vahé Katcha Avec Thierry Frémont, Cyril Aubin, Olivier Bouana, Stéphanie Caillol, Sébastien Desjours, Benjamin Egner, Jochen Hägele, Stéphanie Hédin, Jérémy Prevost, Julien Sibre, Barbara Tissier, Alexis Victor. Création lumières : Jean François Domingues Scénographie : Camille Duchemin Réalisation graphique : Cyril Drouin Costumes : Mélisande de Serres Musique originale : Jérôme Hédin Du mercredi au samedi à 21h matinées les samedi à 16h et les dimanches à 15h. Théâtre Hébertot 78 bis bd des Batignolles 75017 Paris www.theatrehebertot.com 01 43 87 23 23