Critique Roman: N’oublie pas les oiseaux de Murielle Magellan

Récit autobiographique, N’oublie pas les oiseaux raconte l’histoire d’amour passionnelle que l’auteure a partagé avec Francis Morane, dit « L’homme slave », cet artiste qui l’a formée et aimée pendant presque vingt ans. En insérant des extraits de ses anciens cahiers où elle consignait tous ses états d’âmes, Murielle Magellan revisite cette histoire d’amour avec force et sensibilité.

N’oublie pas les oiseaux suit le schéma classique du retour intentionnel dans le passé de la narratrice pour exhumer un récit d’amour passionnel dans l’univers artistique des années 1980-90.

Murielle Magellan se penche ici de manière très analytique (sans aucune concession envers elle-même) sur les souvenirs qui ont constitué cette relation passionnelle intense mais chaotique.

La force de ce récit va résider justement dans le fait que la romancière part littéralement « au charbon », osant affronter les contradictions du passé et qui ne la définit plus, bien des années plus tard.

Une mise à nu salvatrice

C’est une véritable mise à nu de l’auteure qui nous est ici proposée et cette écriture de l’intimité perturbe autant qu’elle nous interpelle.

L’auteure utilise à certains endroits du récit des références à cet ancien « moi » qui, superposé à celui d’aujourd’hui confère à l’ensemble une double lecture bien surprenante.

Il y a beaucoup de choses à dire sur la richesse de la personnalité de Francis Morane, cet artiste méconnu du grand public et qui a pourtant accompagné de nombreux autres artistes de renom. C’est un homme non seulement charismatique, touchant, aimant et solaire mais qui possède aussi son revers plus sombre, égocentrique, infidèle. La maladie va révéler d’autres facettes de ce personnage constamment déconcertant. Cette permanente double constitution rend d’emblée poignante cette histoire d’amour vouée à un avenir incertain et complexe.

En racontant cette expérience avec le plus de sincérité possible, Murielle Magellan revisite les moments forts de sa vie, heureux comme douloureux avec une écriture que l’on ressent à la toute fin du livre comme apaisée et résolument tournée vers l’avenir de façon optimiste.

N’oublie pas les oiseaux de Murielle Magellan

Robert Laffont, Julliard

Parution le 9  janvier 2014

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