Recette pour une Brit’ Rom’ Com’ Réussie 3/3

THIS BLOODY SENSE OF HUMOUR. Humour et musique pop rythment notre bonne vieille comédie romantique à la sauce british qu’aime nous confectionner Richard Curtis depuis Quatre Mariages et un Enterrement.

L’humour comme « effet spécial »

La place de l’humour chez Richard Curtis, se retrouve un peu finalement dans le sujet, le verbe et le complément. Hugh Grant illustrait assez bien cette idée lors de la conférence de presse de Love actually  : « En fait, si je devais vraiment trouver une caractéristique à Love actually, et bien je crois que ce serait sa qualité britannique qui fait partie intrinsèquement de l’aspect comique. L’idée même d’Anglais amoureux, c’est une plaisanterie en soi. Vous savez, les top priorités pour nous en Angleterre, ce sont nos chiens, boire de la bière, jouer au golf, gagner de l’argent. Alors qu’ici en France, on serait presque choqué de trouver des personnages qui ne soient pas désespérément amoureux. Donc je crois que le fait de voir ces Anglais si stricts finalement, tomber amoureux, eh bien c’est un plaisir en soi. »

Dans les propos mêmes de l’acteur principal des films de Curtis, on peut relever les ingrédients de l’écriture de ce dernier à savoir bien sûr l’ironie et l’autodérision comme sorte de seconde nature. Chez Richard Curtis, le comique se retrouve surtout dans le langage.

C.F les discours cafouilleux de Frère Gérald (incarné par le célèbre Rowan Atkinson, alias Mr Bean, justement né de la plume de Richard Curtis !), ceux de déclaration d’amour de Charles (Hugh Grant), ou bien celui plus récent de Colin Firth dans Love actually, témoignent de ce constat curtisien que les mots sont souvent plus forts que les images et même au cinéma.

Ainsi à propos du chapelet d’injures lancé plusieurs fois par Charles dans Quatre Mariages et un Enterrement, Richard Curtis déclarait : « On avait l’habitude de dire que, puisqu’on avait pas l’argent pour commencer avec une course-poursuite en voiture ou beaucoup d’explosions, la seule explosion que l’on pouvait avoir était celle de la langue anglaise qui était donc notre effet spécial. »

La musique, cet autre clin d’oeil…


Dans les précédents films écrits par Richard Curtis, la musique avait déjà une place prédominante dans l’écriture de la comédie romantique. Sa présence à l’écran se révélait dès le générique, accompagnant les scènes d’exposition du personnage principal et de l’univers dans lequel il vivait. Or dans Love actually, Richard Curtis, par le sujet même de son film (une comédie chorale sur l’amour) semble avoir multiplier les effets de la musique sur le récit de son intrigue enchâssée.

La musique n’est plus un ingrédient décoratif de la comédie romantique, mais devient un élément moteur capital du récit : « En ce qui concerne la musique, la musique pop est absolument ma musique préférée au monde et lorsque j’écris, je suis tout le temps entrain d’écouter ce type de musique. Donc je la mets dans mes films autant que possible. Et d’ailleurs comme ce film, qui met en scène des histoires différentes, eh bien je trouvais que c’était un des liens absolument naturels entre toutes ces histoires multiples, nous expliquait Richard Curtis. »

Dans Love actually, la musique a une importance telle qu’elle devient même un moyen de renvoyer implicitement aux films précédents de Richard Curtis et notamment le « Christmas is all around » qui fait référence de manière parodique au tube britannique lancé par Quatre Mariages et un Enterrement, « Love is all around. »